Sexualité, parlons en avec le Docteur Jacques Waynberg
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Les débats concernant l'intrusion de la pornographie au sein du couple doivent être précédés d'une réflexion sémiologique sur un mode d'expression de la sexualité certes blâmable mais étroitement lié à l'expérience prostitutionnelle. De cette "filiation maudite" naît un fac-similé littéraire et audiovisuel considéré à tort comme une forme dévoyée de l'érotisme.
Ce sont les technologies informatiques modernes qui ont installé la diffusion de ces messages licencieux à proximité des familles, conspirant à leur consommation tous les occupants du foyer, des plus jeunes à la cellule parentale. Le couple conjugal n'est donc pas seul concerné par ces représentations vulgaires de l'intimité, leur consommation touchant aussi les générations en âge de découvrir les futurs outils de leur insertion moralement correcte dans la cité…
A la tâche inédite de démantèlement de ces représentations néfastes de la vie privée auxquelles les jeunes sont désormais exposés, les adultes doivent aussi faire face à l'impact de la pornographie dans leur jardin secret… polluant l'atmosphère de leurs rituels intimes lorsque de façon fortuite ou préméditée l'écran d'ordinateur vient à leur rencontre : les scénarios bâtissent un ensemble de normes comportementales aussi exemplaires qu'utopiques, servant ailleurs d'exutoire autoérotique dans un contexte de mésentente ou de carence affective.
Plus rarement la production pornographique est invitée par l'un des partenaires ou de façon conjointe à entrer en scène comme "starter" de l'excitation sensuelle, mobilisant alors des dispositifs fantasmatiques plus ou moins avouables, mais à la rentabilité émotionnelle établie. Mais cet usage ludique, exceptionnellement "instructif" du voyeurisme obscène est labile, affaibli par la nature très répétitive des messages convoités, rendant compte finalement de leur vacuité du simulacre et de l'échec de leur inspiration libertaire supposée.