Les gendarmes de Vendôme ont reçu le Dr Waynberg. Le sexologue a évoqué la frustration sexuelle, source potentielle de violences au sein du couple.
Il ne se passe pas une semaine sans que les gendarmes ne soient amenés à interroger des auteurs et des victimes de violences de nature sexuelle. Que ce soit au sein de la sphère familiale ou dans le cadre d’affaires de viols, de pédophilie.
Vendredi, la compagnie de Vendôme a invité le docteur Jacques Waynberg qui est à la fois médecin, sexologue, psychothérapeute et criminologue. Il est aussi le directeur d’une formation de sexologie et de santé publique à l’Institut de sexologie, au château de Moncé, près de Vendôme. Depuis quelques mois, le Dr Waynberg propose des consultations au centre hospitalier de Vendôme et désormais à Montoire.
Cet expert, régulièrement sollicité par la justice pour réaliser des profils médico-psychologiques de délinquants sexuels, s’est entretenu pendant près de deux heures avec des officiers de police judiciaire de l’unité rompus aux affaires les plus dures.
Il a évoqué plusieurs thèmes nourris par son expérience de praticien, à commencer par celui des violences conjugales qui trouvent souvent leur origine dans la frustration du plaisir sexuel.
« Une vie conjugale qui dure est une vie conjugale qui a réglé la question de l’hostilité. Le point de départ d’une relation n’est pas seulement le romantisme.
C’est une conquête, un travail d’annulation du dégoût et de l’hostilité que les êtres s’inspirent mutuellement. Pour illustrer ce que représente ce dégoût, imaginez-vous dans la ligne 12 du métro à une heure de pointe. L’amour est l’antidote à ce dégoût et ce mécanisme très étonnant qui permet à deux inconnus de se rapprocher pour
obtenir la récompense sensuelle qu’est l’orgasme. »
C’est pourquoi le Dr Waynberg insiste beaucoup sur le rôle préventif que joue la sexologie.
“ Il y a des signaux annonciateurs de la crise au sein du couple ”
« Le dialogue intrafamilial reste encore tabou. Il y a pourtant des signaux annonciateurs de la crise au sein du couple comme l’espacement des rencontres intimes, la perte de plaisir, le manque de reconnaissance…»
Malheureusement, il est parfois bien tard quand des patients viennent le consulter alors qu’une prise en charge plus précoce permettrait dans bien des cas d’éviter des séparations conflictuelles potentiellement génératrices de drames.
« La sexologie est malheureusement une spécialité qui souffre d’un manque de reconnaissance et d’officialisation, nous ne sommes que 200 sexologues en France » déplore le spécialiste.
Lionel Oger